Le fameux... syndrome de l'imposteur
- Estelle Moreau
- 12 janv.
- 5 min de lecture
Dernière mise à jour : 26 avr.

Un matin entre chaos et créativité
Pendant que j'écris, on a poussé les meubles, mis un matelas au milieu du salon et plein d'oreillers. L'une de mes filles dort encore, pendant que l'autre fait du catch avec une peluche !
Entre deux éclats de rire et quelques esquives de coups de pied, je trouve le moment propice pour poser mes pensées et les mots courent sur le clavier.
C'est dans cette ambiance vivante et désordonnée que je souhaite aborder un sujet qui me tient à cœur : le syndrome de l'imposteur. Ce sentiment insidieux qui nous fait douter de notre légitimité, même face à nos propres réussites.
Le syndrome de l’imposteur : ce compagnon invisible
En tant que créatrice, jonglant entre vie familiale et entrepreneuriat, il m'arrive souvent de ressentir cette petite voix intérieure qui murmure : "Es-tu vraiment à ta place ?" "Est-ce assez?"
et le meilleur : "Ils vont se rendre compte que c'est nul". Cette impression persistante de ne pas mériter pleinement mes "accomplissements".
Ce phénomène est plus répandu qu'on ne le pense, touchant de nombreuses personnes talentueuses. 70% de la population européenne en souffrirait d'après certaines études.
Le livre La guerre de l'art (The war of art) de S. Pressfield fait le parallèle avec le domaine de l'art.
« Nous devons faire notre travail pour notre propre plaisir, pas pour la fortune, l’attention ou les applaudissements. » Steven Pressfield
« L’artiste ne peut pas se tourner vers les autres pour valider ses efforts ou sa vocation. Si vous ne me croyez pas, demandez à Van Gogh, qui a produit chef-d’œuvre après chef-d’œuvre et n’a jamais trouvé d’acheteur de toute sa vie. » Steven Pressfield
Une piste : "Souffrir du syndrome de l’imposteur, c’est croire que l’on fait semblant d’être quelqu’un que l’on n’est pas, ou que l’on n’est pas aussi bon que les autres le croient. Ce complexe très répandu est une source de malaise et de stress, car il s’accompagne souvent d’un perfectionnisme exacerbé, de la peur d’être démasqué ou de ne pas être à la hauteur, et d’un manque de confiance en soi" Source Fnac
(je n'ai pas de lien avec la Fnac :p )
Comment sortir de ce cercle infernal ?
Le syndrome de l’imposteur peut parfois ressembler à une boucle sans fin : douter, procrastiner, se sentir inadéquat, … recommencer. Pourtant, il est possible de briser ce cycle en adoptant des stratégies simples mais puissantes.
1. Se nourrir des instants de joie perçues chez l’autre
Rien n’est plus gratifiant que de voir quelqu’un sourire en portant une de mes créations ou de lire un message touchant de satisfaction. Ces instants de joie, même fugaces, sont des rappels précieux que mon travail a un impact, qu’il résonne et qu’il trouve sa place.
Chaque retour positif, chaque éclat de bonheur partagé est une preuve tangible que ces doutes n’ont pas lieu d’être. Ils nourrissent la confiance, comme un carburant pour avancer.
Pour ça, rien de mieux que tenir les stands sur les marchés pour discuter avec vous, ou lire vos recommandations sur Google ou Facebook :p C'est aussi une bonne dose de joie que je reçois lors des réunions à domicile.
2. Chasser les pensées négatives en pensant au chemin parcouru
Quand la petite voix critique s’installe, il est essentiel de prendre du recul et de regarder en arrière. Tout ce qui a été accompli, les obstacles surmontés, les créations achevées, même imparfaites, sont autant de preuves de résilience et de talent.
Faire une pause pour se remémorer ses progrès, ses succès, ou simplement ses efforts est une manière de contrer les pensées négatives. Chaque étape du parcours est une pierre posée sur un chemin unique, un chemin qui mérite d’être reconnu et célébré.
3. Transformer l’action en remède
L’action, même minuscule, est le meilleur antidote au doute. Avancer un pas à la fois, que ce soit en créant une nouvelle pièce, en répondant à un message ou en imaginant un futur projet, aide à briser le cercle de l’inaction. Et chaque petite victoire renforce la confiance.
En s’appuyant sur la joie partagée et en reconnaissant le chemin déjà parcouru, il devient possible de transformer le syndrome de l’imposteur en une force motrice.
Parce qu’après tout, ce n’est pas le doute qui définit la valeur de ce que l’on fait, mais le courage de continuer à créer malgré lui. 💛
Le syndrome de l'imposteur : une question d'ego ?
Se sentir imposteur, c’est douter de sa légitimité, minimiser ses réussites, et redouter que les autres découvrent qu’on n’est pas "à la hauteur". Mais derrière ces pensées, une question peut émerger : "Et si ce sentiment n’était pas si humble qu’il en a l’air ?"
Cela peut sembler paradoxal, mais penser qu’on a le syndrome de l’imposteur implique aussi une certaine forme de "sur-ego". Pourquoi ? Parce que se juger soi-même si durement, c’est aussi s’accorder une attention démesurée. On pense : "Je devrais être parfait(e), je ne peux pas me permettre de décevoir, tout le monde va me juger."
Cette peur de l’échec et du jugement des autres masque souvent une peur plus profonde : celle de ne pas être assez. Ça vous parle : "J'en fais toujours trop" ?
L’ego, ce gardien protecteur
L’ego est souvent perçu comme un obstacle, mais il joue parfois un rôle de protecteur. Lorsqu’il s’élève pour nous faire douter ou nous freiner, c’est souvent parce qu’il se souvient de blessures passées, de situations qui ont mal tourné, et qu’il cherche à nous éviter une nouvelle souffrance. C’est une réaction instinctive : l’ego anticipe un possible rejet, un échec ou une critique, car il a déjà vécu ces moments et veut nous préserver. Mais, à trop vouloir protéger, il finit par nous enfermer. Reconnaître ce mécanisme, c’est faire un pas vers plus de liberté : écouter l’ego, mais ne pas le laisser diriger. Parce que si le passé a laissé des traces, il ne doit pas dicter tout notre présent. 🌱
Que cache vraiment le syndrome de l'imposteur ?
Le syndrome de l’imposteur n’est pas seulement une question de doute ou de perfectionnisme. Il peut aussi cacher des mécanismes plus complexes, comme :
La peur de réussir : Car réussir implique d’affronter de nouvelles attentes, de nouveaux défis.
La peur d’échouer : Car échouer pourrait "confirmer" qu’on n’est pas légitime.
Un auto-sabotage inconscient : En doutant de nous-même, on évite de prendre des risques.
Le lien avec la procrastination
Le syndrome de l’imposteur et la procrastination vont souvent de pair. Lorsque l’on doute de ses capacités, il devient tentant de repousser les tâches importantes.
Pourquoi ? Parce que :
On a peur de ne pas être à la hauteur : En procrastinant, on évite temporairement ce jugement.
On cherche des excuses : Si le résultat n’est pas parfait, on peut se dire que c’est parce qu’on n’a pas eu assez de temps, et non parce qu’on est "incompétent".
On s’épuise dans l’inaction : Ironiquement, cette inaction finit par renforcer le sentiment d’imposture, alimentant un cercle vicieux.
Comme l’écrit Steven Pressfield dans The War of Art :
"La résistance s’exprime sous de nombreuses formes, mais la procrastination est la plus courante et la plus insidieuse. Elle nourrit nos doutes et sabote notre créativité."
Comment je sors de ce cercle ?
Pour briser ce lien entre le syndrome de l’imposteur et la procrastination, il faut apprendre à :
Accepter l’imperfection : Tout ne sera pas parfait, et ce n’est pas grave.
Se concentrer sur l’action : Avancer, même par petits pas, aide à reprendre confiance.
Dépasser son ego : Ce n’est pas une question de jugement, mais d’expression sincère de soi.
Comme le dit Brené Brown : "La perfection est le masque que porte la peur pour nous empêcher de grandir."
Mon carburant ?
Quelques heures plus tard, on est toutes les 3 devant Twilight ! C'est une belle journée et je me réjouis de vous partager cette réflexion sur un handicap invisible dont beaucoup ignorent en être victime. Paillettement vôtre, Estelle
Le symdrome de l'imposteur ...
Après une reconversion, je suis en plein dedans...
Pour cela , rien de tel que de continuer à me former, repasser des habilitations pour faire le point sur les règles de sécurité et la bonne méthode a appliqué..
Surtout ne pas se juger par rapport aux autres. Mais surtout se faire confiance et garder en vue l'objectif a atteindre pour aller vers le suivant.
Valable dans énormément de domaines...
Le principal, c'est :
RESTER SOI MÊME.